Sans bruit, mais pas sans idéologie.
Apparu à la rentrée 2025, Arduin Patriam s’installe dans le paysage ardennais comme un nouveau groupe se réclamant de la mouvance identitaire et suprémaciste. Une énième “aventure locale”, certes, mais symptomatique d’une stratégie plus large de l’extrême droite radicale : se multiplier, se fragmenter, donner l’illusion d’un enracinement populaire tout en diffusant le même discours réactionnaire.
La stratégie du saupoudrage
Derrière la façade anodine — sport, camaraderie, “formation” — se cache une mécanique bien connue : la multiplication de petits collectifs à l’apparence inoffensive pour mieux occuper le terrain. Le mot d’ordre : “faire local”. Une tactique de capillarité politique qui permet à la mouvance identitaire de se présenter comme proche du “terroir”, tout en véhiculant les obsessions idéologiques de l’extrême droite la plus dure.
Un manifeste de clichés
Leur pseudo-manifeste sature de mots creux et de majuscules : “Communauté”, “Tradition”, “Nation”. Un vocabulaire qui sent le réchauffé et l’entre-soi, où se mêlent les poncifs du nationalisme romantique et les références floues à une “civilisation” à défendre contre un ennemi fantasmé.
Sous couvert d’enracinement culturel, Arduin Patriam recycle les mythes d’un “ordre naturel” prétendument menacé, habillant d’un vernis moral la nostalgie d’un monde hiérarchisé et fermé.
Un magma idéologique sans cohérence
En réalité, le groupe ne se distingue en rien de ses cousins d’extrême droite : même confusion des références, même goût pour les symboles identitaires, même rejet de la diversité. Leur discours mélange les lubies de la “Tradition”, les obsessions raciales de la “civilisation européenne”, et les accents autoritaires du “retour à l’ordre”.
Un magma sans forme, bricolé à partir de tous les courants de l’ultradroite, qui les ancre partout et nulle part à la fois.
Les Ardennes comme terrain d’expérimentation
Le choix des Ardennes n’est pas anodin. Région populaire, parfois délaissée politiquement, elle attire depuis quelques années l’attention de groupuscules cherchant à y installer leurs “bases communautaires”. Après les “Maisons du peuple identitaire” ou les “Cercles de jeunes patriotes” dans d’autres régions, Arduin Patriam incarne cette nouvelle étape : se greffer sur le tissu local pour mieux légitimer un projet profondément réactionnaire.
Sous le vernis, la même idéologie
Qu’ils se présentent comme des sportifs, des “patriotes culturels” ou des défenseurs de la “Tradition”, ces groupes partagent une même matrice : le rejet de l’égalité et le culte de l’exclusion.
Derrière le folklore des drapeaux et des racines, c’est toujours la même idée qui affleure : une France fermée sur elle-même, hiérarchisée et méfiante envers tout ce qui échappe à sa norme.
Arduin Patriam, comme tant d’autres micro-groupes de la galaxie identitaire, n’est pas un simple épiphénomène. Il est un signal de plus que l’extrême droite radicale, loin de disparaître, se recompose et s’enracine — discrètement, mais sûrement.
Arduin Patriam : le nouveau visage de l’extrême droite dans les Ardennes
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- PaulParis
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Arduin Patriam : le nouveau visage de l’extrême droite dans les Ardennes
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Oscar Wilde
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