L’extrême droite radicale s’assoit à la même table que des élus

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PaulParis
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L’extrême droite radicale s’assoit à la même table que des élus

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Quand le fascisme se met à table : Rachline, Chatillon et les néonazis s’invitent à Fréjus

Mercredi 8 octobre 2025, dans l’écrin luxueux d’un restaurant de Saint-Tropez, un événement qui peut sembler anodin au premier abord prend une dimension alarmante lorsqu’on regarde de près les protagonistes : David Rachline, maire de Fréjus et vice-président du Rassemblement national (RN), s’assoit à la même table que deux figures de l’extrême droite radicale : Frédéric Chatillon et Logan Djian. À première vue, un simple dîner entre amis et anciens camarades. Mais derrière l’image conviviale, se dessine un réseau de fidélités politiques et idéologiques qui ne cesse de hanter la vitrine prétendument « dédiabolisée » du RN.

Sur la photographie postée par Rachline lui-même sur les réseaux sociaux, les trois hommes se tiennent bras autour des épaules, accompagnés de Farshad Forouzandeh, un homme d’affaires franco-iranien mis en examen pour abus de biens sociaux, recel de prise illégale d’intérêts et blanchiment dans le cadre de marchés publics à Cogolin. Mais ce sont surtout les présences de Chatillon et Djian qui frappent par leur gravité.

Frédéric Chatillon n’est pas n’importe qui. Ami de jeunesse de Marine Le Pen et ancien prestataire de communication du FN puis du RN, il a été condamné en 2020 à trente mois de prison et 250 000 euros d’amende pour escroquerie liée aux kits de campagne du parti. Pourtant, malgré cette condamnation, il est resté un rouage clé du mouvement, épaulant Marine Le Pen et d’autres figures du RN dans la stratégie et la logistique des campagnes électorales. Pendant des années, il a géré les sociétés Riwal et e-Politic, instruments de communication au service de l’extrême droite française. Son nom, associé à des pratiques financières douteuses et à un militantisme radical, aurait dû le marginaliser. Mais il continue d’apparaître, bras dessus bras dessous, aux côtés du maire de Fréjus.

Logan Djian, de son côté, est un symbole vivant de la violence organisée et de l’idéologie néonazie. Ancien patron du Groupe Union Défense (GUD), il arbore des tatouages explicites : l’emblème de la division SS Charlemagne sur le bras et le soleil noir sur le genou, symboles du mysticisme nazi et de l’extrême droite radicale. Sur les réseaux sociaux, il continue de s’afficher avec des chemises recouvertes du Totenkopf, emblème emblématique de la SS. Djian n’est pas qu’un admirateur du IIIe Reich : il a été condamné à un an de prison pour l’agression d’un journaliste lors d’une manifestation de La Manif pour tous en 2012, et à cinq ans de prison dont deux ferme en 2022 pour d’autres violences. Avec ses complices, il a participé à des expéditions punitives brutales, filmant et humiliant des adversaires politiques dans un climat de terreur.

Le dîner de Saint-Tropez n’est donc pas une simple rencontre informelle. Il illustre le fonctionnement des réseaux de l’extrême droite radicale et leur capacité à s’insérer, en toute impunité, dans les sphères de pouvoir locales. Rachline, depuis ses débuts au Front national dans le sillage d’Alain Soral et des « gudards », n’a jamais renié ces amitiés. « C’est un ami, je suis fidèle », a-t-il déclaré dans le livre-enquête Les Rapaces, ajoutant qu’il n’épouse pas nécessairement l’intégralité des idées de ses compagnons. Mais les idées, dans ces milieux, ne sont jamais isolées de l’action : violences, propagande et intimidation sont des outils de conquête et de contrôle.

Le dîner se tient dans une ville emblématique : Saint-Tropez, symbole de luxe et de visibilité, loin des regards politiques quotidiens. C’est un cadre parfait pour un rituel de normalisation : l’extrême droite radicale s’assoit à la même table que des élus, sourit aux photographes, et donne l’image d’une banalité trompeuse. Pourtant, chaque détail de cette rencontre est chargé de sens : la présence de Chatillon rappelle que les réseaux financiers et stratégiques du RN restent imprégnés par l’histoire radicale du parti ; celle de Djian rappelle que la violence idéologique et physique n’est jamais très loin ; et celle de Rachline montre que ces réseaux continuent de bénéficier d’une caution politique.

À travers ce dîner, le RN, prétendument « dédiabolisé », révèle une autre vérité : ses relations avec les militants les plus radicaux ne se sont jamais interrompues. Le message est limpide pour celles et ceux qui observent : le fascisme ne se contente pas des tracts et des meetings. Il se met à table, il rit, il dîne avec des élus, et il attend, prêt à influer sur les décisions locales et nationales.

Ce repas est un avertissement. Il montre que la vigilance citoyenne est plus nécessaire que jamais. Le fascisme, lorsqu’il s’invite dans les institutions ou dans les cercles du pouvoir, ne se contente pas de symboles : il agit, il infiltre, il se normalise. Il est de notre responsabilité de dénoncer ces alliances, de révéler ces complicités et d’empêcher que le radicalisme, toujours prêt à basculer dans la violence, ne gagne davantage de terrain.

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