L'inaction coupable des pouvoirs publics, une réalité insoutenable
La pédocriminalité en France reste une plaie béante. Les affaires se succèdent, des scandales éclatent régulièrement – dans l’Église, le sport, l’école, les institutions d’accueil – et pourtant, les moyens réellement déployés pour prévenir, sanctionner et protéger demeurent cruellement insuffisants.
Chaque rapport, chaque enquête parlementaire ou associative ramène le même constat : l’ampleur du phénomène est largement sous-estimée et la réponse judiciaire, trop souvent, reste incomplète ou tardive.
En 2021, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE) révélait que plus de 330 000 mineurs avaient été victimes de violences sexuelles depuis 1950, rien que dans le cadre religieux. Un chiffre qui glace. Mais la vérité est que les mêmes mécanismes de silence et d’inaction se retrouvent dans d’autres pans de la société.
Des institutions censées protéger… mais qui échouent. Au premier rang des dispositifs censés protéger les enfants : l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). Mais ici aussi, le constat est amer. Des rapports de la Cour des comptes, des associations et même des lanceurs d’alerte internes décrivent un système à bout de souffle, parfois plus dangereux que protecteur.
Placement abusif ou injustifié : des familles se retrouvent privées de leurs enfants sans preuves solides.
Manque de contrôle : dans certains foyers, des enfants sont exposés à de la violence, des abus, voire des réseaux pédocriminels.
Opacité : les décisions de placement manquent de transparence et les recours sont longs, coûteux, et souvent voués à l’échec.
Institution qui se protège elle-même : quand des dérives sont dénoncées, elles finissent souvent enterrées dans les méandres administratifs.
Résultat : des familles détruites, des enfants traumatisés une seconde fois, non plus par leurs agresseurs, mais par l’institution censée les sauver.
Quand la justice ferme les yeux, le problème est aggravé par une justice débordée, souvent frileuse dès qu’il s’agit de remettre en cause l’administration ou des structures d’accueil. Les dossiers de pédocriminalité sont traités au compte-gouttes, avec des délais interminables. Les victimes, elles, se heurtent à un mur de lenteur, de suspicion, et parfois d’indifférence.
Tout cela nourrit un sentiment d’impunité qui, de fait, protège davantage les institutions que les enfants.
Michel Amas, est l’avocat qui bouscule l’ASE. Face à cette inertie, quelques voix s’élèvent. Parmi elles, celle de Maître Michel Amas, avocat à Marseille, figure désormais connue pour son engagement.
Aux côtés de Maître Isabelle Schenone-Amas, il s’est spécialisé dans la défense des familles brisées par des décisions de placement arbitraires. Dans ses plaidoiries comme dans ses interventions publiques, il dénonce l’ASE comme une institution qui, trop souvent, détruit plus qu’elle ne protège.
Auteur de l’ouvrage Chroniques du mépris ordinaire, il raconte 50 dossiers réels, exemples concrets où les dysfonctionnements de l’Aide Sociale à l’Enfance ont conduit à des injustices insupportables.
Sa méthode, dit-il, permettrait de récupérer 80 % des enfants placés à tort, en exposant les contradictions des rapports sociaux et en mettant l’accent sur les droits fondamentaux des familles.
Ce franc-parler dérange. Certains voient en lui un avocat militant, d’autres un empêcheur de tourner en rond, mais il a ouvert un débat nécessaire : et si la protection de l’enfance en France était parfois le masque d’un système défaillant, voire complice ?
Un silence qui tue, pédocriminalité, placements abusifs, lenteur judiciaire : la liste des échecs est longue. Derrière chaque statistique, il y a des vies brisées, des enfances volées, des familles détruites.
L’inaction des pouvoirs publics, leur incapacité à réformer en profondeur et à mettre en place un véritable contrôle des institutions, apparaît aujourd’hui comme un abandon pur et simple des plus vulnérables.
Il faut des voix comme celles de Maître Michel Amas, des lanceurs d’alerte, des journalistes, pour secouer cette inertie. Mais tant que l’État ne prendra pas ses responsabilités, la France restera un pays où des milliers d’enfants sont laissés à la merci des prédateurs… et parfois de ceux qui se disent leurs protecteurs.
La pédocriminalité en France
Modérateur : Betatest