Lecornu succède à Bayrou

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PaulParis
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Lecornu succède à Bayrou

Message par PaulParis »

Pro-chasse quand il était à la transition écologique, anti-mariage pour tous, ayant tenté de bloquer l’augmentation du RSA souhaitée dans le plan de lutte contre la pauvreté de Valls, pur produit de l’UMP (dès ses 16 ans!) et de la droite la plus bourgeoise et souverainiste, voire identitaire, il trahira quand même son camp pour rentrer chez En Marche. Il a, en tant que ministre des armées, plus que doublé en cinq ans le budget de l’armée et enclenché la possibilité que les réservistes soient incorporés jusqu’à leurs 70 ans.

Voilà le premier ministre nommé par Emmanuel Macron pour remplacer Fanfan Bayrou et répondre aux électeurs de gauche qui se sont sentis floués par les nominations précédentes au regard du résultat des législatives.

Jamais on n’aura eu autant de raisons d’avoir envie de reprendre le rapport de force, quand bien même Lecornu a probablement également été nommé pour sa popularité chez les militaires, et poursuivre sur la lancée belliciste et peut-être aussi éviter le putch qui couve depuis un moment chez certains officiers, comme voleurs actuelles aime à s’en faire régulièrement l’écho. Et accessoirement envoyer tout ce qui ressemble à un soldat ou un CRS sur les protestataires.

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9 ... gz3-k13gJg

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PaulParis
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Re: Lecornu succède à Bayrou

Message par PaulParis »

Incroyable rebondissement : Sébastien Lecornu a déposé ce lundi matin sa démission, 14 heures et 26 minutes après l’annonce de son gouvernement. Cela fait suite au coup de sang de Bruno Retailleau hier soir, qui n’a visiblement pas apprécié que le gouvernement soit aussi macroniste, avec le retour surprise de Bruno Le Maire. Au milieu de ce chaos, une dissolution n'a jamais parue aussi proche.

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Re: Lecornu succède à Bayrou

Message par defre »

Ce matin, la France s’est réveillée avec un nouveau coup de tonnerre politique : Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre il y a moins d’un mois, a présenté sa démission à Emmanuel Macron. À peine nommé, déjà parti. Un mandat plus court qu’un épisode de série politique, et un symbole de plus d’une Ve République à bout de souffle, enfermée dans un cycle d’alliances impossibles et de guerres d’ego.

Depuis la réélection d’Emmanuel Macron, la vie politique française ressemble à un manège dont personne ne tient le volant. Le président, reconduit en 2022 avec la promesse de « rassembler les Français », n’a cessé depuis de perdre ses appuis, ses relais et même le sens du mot "majorité". Après la dissolution surprise de 2024, censée redonner de l’air à l’exécutif, le pays s’est retrouvé avec une Assemblée éclatée, sans camp dominant, et un pouvoir obligé de bricoler. Un coup à gauche, un coup à droite, et toujours cette impression d’improvisation.

François Bayrou, appelé en renfort en décembre 2024, avait tenté un pari : celui du franc-parler et de la rigueur budgétaire. Un discours de vérité qui a viré au crash politique. En septembre dernier, il a été renversé par un vote de confiance, un cas inédit sous la Ve République. Macron, fidèle à sa méthode, a tenté un nouvel équilibre avec Sébastien Lecornu, homme de confiance, fidèle parmi les fidèles, censé ramener un peu d’ordre et d’autorité. Résultat : à peine arrivé, déjà reparti, emporté par une tempête de désaccords, de motions de censure annoncées et de menaces de défection de la droite.

Tout cela donne l’image d’un pouvoir enfermé dans un théâtre d’ombres, où chaque nomination devient une bataille de clans et chaque démission une guerre d’ego. Le président avance comme sur un champ de mines, entre un Parlement fragmenté, une opinion épuisée et des extrêmes qui prospèrent sur le chaos. À gauche, les appels à la résistance républicaine se mêlent à des querelles internes sans fin. À droite, certains tentent de sauver la face tout en lorgnant déjà vers 2027. Et au Rassemblement National, on se frotte les mains : plus la maison s’écroule, plus le terrain devient favorable.

Les Français, eux, regardent tout ça avec lassitude, colère ou résignation. Chaque remaniement semble plus court que le précédent. Chaque Premier ministre ressemble à un fusible jeté dans le vide. Et pendant que les institutions s’enlisent dans les jeux de pouvoir, la société, elle, continue de se fragmenter, entre désillusion démocratique et tentations radicales. La Ve République vacille, non pas sous les coups d’un seul camp, mais sous le poids cumulé d’une politique devenue spectacle, d’un dialogue de sourds entre élus et citoyens, et d’un pays qui ne croit plus vraiment à ses promesses.

Aujourd’hui, après la démission express de Lecornu, Emmanuel Macron se retrouve plus isolé que jamais. Il lui reste encore deux ans de mandat, mais la question n’est plus seulement de savoir avec qui il gouvernera, c’est de savoir s’il peut encore gouverner.

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Phil Traère
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Re: Lecornu succède à Bayrou

Message par Phil Traère »

Macron a perdu son dernier fusible : le vieux monde se meurt

Avant même leur entrée en fonctions, les “nouveaux” membres du gouvernement nommés hier sont déjà démissionnaires.
Il faut dire que ce gouvernement ressemblait fort à un chant du cygne pour le règne macroniste :
➡️ 12 ministres du gouvernement Bayrou reconduits,
➡️ 4 anciens ministres…

On a vu mieux comme “rupture”.

Pour expliquer cette bouffonnade, les médias traditionnels mettront en avant les « appétits partisans » opposant certains membres de l’ex-futur gouvernement dans la perspective de la prochaine élection présidentielle.

Dit plus simplement : l’opportunisme débridée, les égos surdimensionnés, la lutte pour conquérir le pouvoir… Soit, mais il n’y a là rien qui ne soit nouveau en politique. Les vraies causes sont ailleurs.

Si la fin du macronisme tourne à la farce, c’est parce que les élites françaises refusent de regarder la réalité en face.

L’instabilité institutionnelle et la crise de régime que nous vivons sont le fruit d’une dynamique de long terme.

Depuis 40 ans, la politique menée a consisté a accompagné la mondialisation, la construction européenne, un libre-échange dogmatique et une politique de l’offre inepte.
Résultat : la France décline sur les plans géopolitique, économique et culturel.
Pendant ce temps, le niveau de vie baisse, la colère monte, et la volonté de rupture avec le système s’installe durablement.

Cette volonté de changement s’observe depuis plus de 20 ans :
📉 2002 : Jean-Marie Le Pen au second tour.
📉 2005 : “Non” au référendum européen.
📉 Depuis 2007 : progression continue du vote pour des partis de rupture.

C’est dans le contexte de la fausse alternance droite/gauche – UMP/LR et PS – que le macronisme a émergé.

Pour conserver leur pouvoir de plus en plus contesté, les dominants devaient fusionner la gauche et la droite de gouvernement dans un grand bloc central.
Quand certains voulaient y voir le début d’une « révolution » en 2017, il était évident qu’il s’agissait plutôt du dernier acte d’un vieux monde à bout de souffle.

Il aura suffi d’un mandat présidentiel pour que l’illusion d’un renouveau « disruptif » – la France « start-up nation » – se dissipe.
Réélu dans le contexte particulier de la guerre en Ukraine, Macron a arraché une victoire sans convaincre et, déjà, n’a pas obtenu de majorité absolue à l’Assemblée nationale en 2022. Premier signe de l’effondrement du bloc central.

Puis, vint en 2024 la dissolution de l’Assemblée nationale, et avec elle la perte de la majorité.
Plutôt que d’accepter sa défaite, Macron a continué à nommer des gouvernements à sa main. Le premier a été censuré, le deuxième a chuté sur un vote de confiance, le troisième n’a même pas pu se former !

En refusant de reconnaître le résultat des élections législatives, le Président a gagné du temps, mais il nous a fait perdre le nôtre.
Et maintenant ?

Plutôt qu’une démission – il faudrait pour cela que Macron ait un minimum d’honneur –, on peut envisager qu’il prononce une nouvelle dissolution. Mais elle risque fort de produire peu ou prou le même résultat…

La société française est divisée en trois grands blocs politiques irréconciliables. Même un nouveau président élu demain n’aurait sans doute aucune majorité à l’Assemblée. D’où l’impasse politique...

En l’état, il faut accepter une double réalité :
❎Le retour aux urnes est un impératif démocratique car Macron n’a plus aucune légitimité pour gouverner.
❎Aucune élection ne suffira à résoudre la crise de régime actuelle car nous sommes profondément divisés.

On a déjà beaucoup attendu et dans ce contexte, la solution ne pourra pas venir des partis politiques, car ils sont de toute façon eux aussi prisonniers du système. Avec des médias qui focalisent toute l’attention sur les personnalités et les étiquettes au détriment des idées, la division ne peut s’aggraver.

Alors quoi faire ?
Pour ce qui me concerne, je n’ai jamais voulu me cantonner au rôle d’observateur. Et c’est pour ça que je vous ai présenté il y a quelques jours le projet Praxis qui porte un objectif clair : créer un outil citoyen pour dépasser les clivages et nous rassembler, enfin, sur les solutions à mettre en œuvre pour le pays.

Soyons lucides : on ne s’en sortira pas si on ne parvient pas à dépasser nos désaccords. Et pour ceux qui disent que c’est impossible, les Gilets jaunes ont réussi à le faire. C’est une question de volonté et d’ouverture d’esprit.

Le vieux monde se meurt.
À nous de construire le nouveau.
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